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Rupture du ligament croisé postérieur

blessure du genou au football

La rupture du LCP, le ligament croisé postérieur du genou, est beaucoup moins fréquente que celle ligament croisé postérieur (LCA).

Elle se produit le plus souvent au cours d’un accident à haute énergie, surtout accident de la voie publique ou la victime est un cycliste.

Le rupture du LCP se produit aussi au cours d’activités sportives, football (40%) rugby, judo, lutte, sports de glisse …

Le développement de pratiques extrêmes entraîne une augmentation de ces traumatismes à haute énergie.

Que ressent-on lors d’une rupture du LCP ?

  • Un claquement ou craquement audible
  • Une violente douleur à l’arrière du genou (creux poplité)
  • Une une sensation d’instabilité
  • Un gonflement du genou (oedème)
  • La marche est difficile ou impossible.

Que faire immédiatement en cas de rupture du LCP ?

 

Si l’on soupçonne une rupture du LCP, il faut :

  • arrêter immédiatement l’activité
  • rechercher des signes de gravité (déformation de l’articulation, hématome …)
  • appliquer le protocole P.O.L.I.C.E. [ voir encadré ]
  • consulter rapidement un spécialiste,
  • si signes de gravité, appeler le 15 ou le 112

P.O.L.I.C.E. : Protection, Optimal Loading, Ice, Compression Elévation,

un protocole pour les premiers soins des blessures du sport.

Protection

pour éviter d’aggraver les lésions, tout en permettant un niveau d’activité nécessaire pour
favoriser la cicatrisation.

Optimal Loading

mise en charge ou en tension progressive pour stimuler le processus de la cicatrisation

Ice

Glaçage pour ralentir le métabolisme des tissus, diminuer la douleur et le gonflement

Compression

pour prévenir l’oedème et diminuer les saignements au niveau de la lésions : utiliser une bande cohésive, un strapping ou une attelle de genou

Elévation

pour diminuer l’oedème et accoître le retour veineux

remarque : ce protocole évolue selon les étapes de la récupération

 Pourquoi faut-il consulter rapidement un spécialiste en cas de rupture du LCP ?

 Même si la blessure semble sans gravité, il est important de consulter rapidement un spécialiste qui pourra établir un diagnostic précis et rechercher la présence éventuelle de lésions associées [lien interne ancre].

Certaines lésions non diagnostiquées peuvent continuer à s’aggraver.

Si une intervention chirurgicale est nécessaire, elle devra être programmée au plus tôt car certains tissus lésés (tendons, ligaments) vont commencer à se retracter dans les semaines qui suivent la blessure 

 Le concept Urgence Sport Paris permet de diagnostiquer une rupture du LCP avec une confirmation par des examens d’imagerie et de proposer si nécessaire une prise en charge chirurgicale sans délais inutiles.

 

 

Anatomie du genou

L’articulation du genou est stabilisée par des ligaments qui relient le fémur et le tibia :

  • Les ligaments croisés antérieur (LCA) et postérieur (LCP) empêchent le fémur et le tibia de glisser d’avant en arrière.
  • Les ligaments collatéraux interne  et externe empêchent le fémur et le tibia de glisser latéralement.
  • La rotule est reliée au tibia par le ligament rotulien (ou ligament patellaire) et au muscle de la cuisse par le tendon du quadriceps.

Deux petits cartilages, les ménisques, placés entre le fémur et le tibia jouent un rôle de stabilisation et d’amortissement.

 

 

 

anatomie du genou
anatomie du genou

Anatomie du genou

L’articulation du genou est stabilisée par des ligaments qui relient le fémur et le tibia :

  • Les ligaments croisés antérieur (LCA) et postérieur (LCP) empêchent le fémur et le tibia de glisser d’avant en arrière.
  • Les ligaments collatéraux interne  et externe empêchent le fémur et le tibia de glisser latéralement.
  • La rotule est reliée au tibia par le ligament rotulien (ou ligament patellaire) et au muscle de la cuisse par le tendon du quadriceps.

Deux petits cartilages, les ménisques, placés entre le fémur et le tibia jouent un rôle de stabilisation et d’amortissement.

 

 

 

Comment se produit une rupture du LCP ?

Le mécanisme : un choc sur le haut du tibia, jambe fléchie (syndrome du tableau de bord), chute à genoux, torsion du genou, traumatisme jambe étendue (placage au rugby)

Dans 80% des cas, l’entorses affecte plusieurs autres ligaments du genou.

La jambe peut alors se déboiter par rapport à la cuisse : il s’agit alors d’une luxation du genou

douleur du genou après une chute à vélo

rupture du LCP : le diagnostic

Le diagnostic repose d’abord sur l’examen clinique.

Le genou est douloureux, les mouvements de flexion et d’extension sont difficiles ou impossibles.

On recherche les signes d’un impact ou d’une contusion à l’avant du genou en regard du tibia.

On observe une laxité postérieure (tiroir postérieur) : le genou coulisse anormalement vers l’arrière.

Le test « tibial step off 96 » est utilisé pour évaluer la sévérité de la laxité.

Un épanchement de sang dans l’articulation (hémarthrose) peut correspondre à une lésion de ligament.

Les radiographies vont permettre d’éliminer une fracture associée (fracture de la tête du péroné, fracture médiale de Segond) ou arrachement osseux des épines tibiales.

Une radiographie dynamique (Télos) pourra mesurer précisément l’importance de la laxité postérieure.

L’IRM est nécessaire pour confirmer le diagnostic de rupture du LCP et de lésions associées de ligaments, des lésions des ménisques ou du cartilage.

 

 

Quel degré de gravité ?

La gravité de l’entorse de genou dépend d’abord de la localisation du ou des ligaments atteints :

– les lésions des seuls ligaments latéraux (fréquemment le ligament latéral interne) sont les moins graves.

– les lésions d’un ligament croisé (le plus fréquemment le ligament croisé antérieur) isolées ou associées à une lésion d’un ligament latéral ou à des lésions des ménisques sont plus graves car elle peuvent entraîner une instabilité du genou .

On trouve de multiples combinaisons de ruptures, dont :

  • triade antéromédiale : ruptures, LCA, LCM, et PAPM (point d’angle postéromédial) la plus fréquente
  • triade postéromédiale : ruptures, LCP, LCM, et PAPM (point d’angle postéromédial) beaucoup moins fréquente
  • pentade médiale : ruptures des LCA, LCP, LCM et PAPM

Lorsque plusieurs ligaments sont atteints et que l’articulation du genou n’est plus maintenue par les ligaments rompus, une luxation du genou peut se produire.

 

rupture du LCP : quels traitements ?

Le LCP est très vacularisé et peut parfois cicatriser seul si l’importance des lésions le permet.

Le traitement fonctionnel associe :

  • mise au repos de l’articulation sans appui pendant 10 jours (attelle rigide et cannes anglaises)
  • cryothérapie
  • antalgiques par voie orale
  • antiinflammatoires non-stéroïdiens (AINS) si nécessaire.
  • kinésithérapie : renforcement musculaire du quadriceps

Quel traitement choisir ?

Votre chirurgien orthopédiste va tenir compte de multiples critères pour proposer à chaque patient la technique la plus adaptée à son cas :

  • l’état du genou blessé, le type de déchirure, le temps écoulé depuis le traumatisme, les lésions associées…
  • l’âge et la condition physique du patient, ses attentes et ses projets du patient
  • les sports pratiqués et le niveau de pratique

Il discutera avec le patient des avantages et les inconvénients de chaque technique .

Quels critères sont à prendre en considération pour le traitement chirurgical ?

  • ancienneté de la rupture
  • sévérité et type de laxité
  • type de rupture : LCP isolé, ou atteinte de plusieurs ligaments
  • attentes du patient, sports pratiqués
  • âge du patient
  • lésions associées

L’opération dure en moyenne une heure, habituellement en hospitalisation courte de 2à 3 jours.

Elle est réalisée sous rachi-anesthésie ou bien sous anesthésie générale, l’anesthésiste discute avec le patient de la meilleure technique en fonction de son état de santé

L’opération de reconstruction du ligament croisé postérieur sous arthroscopie consiste à remplacer le ligament rompu par une greffon prélevé sur le corps du patient (autogreffe)

L’intervention est réalisé sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation et avec des incisions minimes.

Le chirurgien introduit une caméra miniaturisée dans l’articulation pour visualiser la rupture du ligament et vérifier les ménisques et le cartilage. Il utilise ensuite de petits instruments pour percer un tunnel dans le fémur et  le tibia et fixer le greffon .

Le chirurgien peut traiter les éventuelles lésions associées  au cours de cette même intervention.

 

L’opération en bref

 Délai optimal pour une opération : < 2 mois

Durée : 1 heure environ

Anesthésie : rachi-anesthésie ou anesthésie générale

Type d’opération : chirurgie arthroscopique

Hospitalisation : ambulatoire

Suites opératoires :

Kinésithérapie : plusieurs mois, débute à partir de J1 après l’opération

Reprise de la marche : le jour même, sans attelle et sous couvert de béquilles

Reprise du volant : à partir de J30

Reprise du travail : 2 semaines (travail de bureau) à 3 mois environ (travail physique)

Reprise du sport
vélo et natation : 4 semaines
course à pied : à partir du quatrième mois
sports pivots : entre 8 mois et un an (avec reprise progressive de l’entraînement puis de la compétition)

 

délais très variables selon les patients et les techniques, donnés à titre indicatif

L’opération de reconstruction du ligament croisé postérieur sous arthroscopie

technique LCP all inside

reconstruction du LCP sous arthroscopie technique all inside

Cette technique utilise une autogreffe de tendon prélevée sur le tendon rotulien, le tendon quadricipital ou les tendons ischio-jambiers par une petite incision

  1. On prépare le greffon en suturant le tendon replié en 2 avec du fil de suture
  2. après repérages précis et à l’aide de guides spécifiques, on fore dans le tibia un tunnel incliné de l’arrière vers l’avant
  3. on passe dans le tunnel une suture FiberStick qui servira à faire passer le greffon
  4. après repérages précis, on fore le fémur en laissant en place une suture pour tirer le greffon
  5. on tire sur les sutures TightRope pour passer le greffon à travers le tunnel du tibia, puis celui du fémur.
  6. le greffon est fixé dans le fémur à l’aide d’un bouton
  7. on règle précisément la tension du greffon en tirant sur les sutures TightRope , puis on les fixe à l’aide d’une vis ou on les noue sur le bouton TightRope ABS.

Au cours de cette intervention, on peut si besoin effectuer des gestes chirurgicaux complémentaires pour :

  • retirer ou refixer d’éventuels fragments osseux ou de cartilage arrachés au cours du traumatisme
  • réparer d’éventuelles lésions d’autres tendons
  • réparer des lésions du cartilage

    les points forts de cette technique :

    1. La position des points d’insertion du greffon est proche de celles du ligament natif : le respect des insertions anatomiques améliore les résultats fonctionnels de l’opération
    2. technique arthroscopique : excellente visualisation de l’intérieur de l’articulation, possibilité de traiter d’éventuelles lésions associées en même temps
    3. moins de risque de lésions neurovasculaires accidentelles
    4. minimise les problèmes liés frottement du greffon contre l’os « killer turn »
    5. moins de douleurs post-opératoires
    6. récupération plus rapide
    7. moins de risques d’infection
    8. évite les grandes cicatrices inesthétiques 

    Evolution en l’absence d’un traitement efficace

    Une rupture du ligament croisé postérieur peut entraîner des modifications dans les mouvements du genou et des mécanismes de compensation (compensation quadricipitale) qui peuvent causer une usure prématurée des cartilages du genou.

    Rupture du LCP : les premiers jours après l’opération

    Après l’opération, un pansement stérile est mis en place pendant quelques jours

    La marche est possible dès le premier jour sans attelle sous couvert de béquilles .

    Pendant la période post-opératoire le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée.

    La kinésithérapie est débutée progressivement dans les jours qui suivent l’intervention.

     

    La récupération après l’opération

    • Durée d’hospitalisation : le plus souvent ambulatoire.
    • Rééducation : une physiothérapie adaptée est déterminante dans la réussite de la chirurgie. Elle peut être débuté dès le lendemain de l’intervention, à raison de 3 fois par semaine. Il est important que cette rééducation soit organisée et planifiée avant la chirurgie. Ce point est abordé en consultation préopératoire avec le chirurgien.
    • Reprise des activités :
      La reprise du vélo et de la natation commence vers J30.
      La reprise des activités sportives en ligne peut être envisagée à compter du 6ème mois post-opératoire.
      Les activités sportives de terrain peuvent être reprises à compter du 8ème mois.
      La reprise d’activités sportives avec mouvements latéraux, démarrages brusques et pivots n’est autorisée que vers le 8e mois après l’opération.
      La reprise d’une activité professionnelle sédentaire est généralement autorisée dès la 2e semaine après l’opération.
      Un délai de 3 à 4 mois est d’habitude nécessaire pour le retour à une profession manuelle.Ces délais sont toutefois indicatifs et sont discutés au cas par cas avant l’intervention chirurgicale.

    Risques et complications

    Complications les plus fréquentes

    Comme pour toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul.

    Il peut exceptionnellement nécessiter une reprise chirurgicale pour évacuation chirurgicale.

    La phlébite peut survenir malgré le traitement anticoagulant préventif instauré.

    Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entraîner une embolie pulmonaire.

    Complications plus rares

    Une raideur articulaire due à des adhérences ou des nodules de fibrose cicatriciellequi peuvent se former au cours de la cicatrisation.
    Une arthrolyse arthroscopique peut être pratiquée pour libérer le genou.

    Risque de récidives de rupture du LCP : La ré-rupture du LCP est rare mais possible à la suite d’un nouveau choc.

    En effet le ligament croisé réparé peut ne pas cicatriser de façon satisfaisante entraînant une nouvelle rupture.

    Une chirurgie de révision est alors nécessaire.

    Il est important de respecter les consignes post-opératoires donnés par votre chirurgien et par votre kinésithérapeute pour la reprise des activités sportives.

    Le non respect des consignes peut conduire à des complications mécaniques.

    Une infection post-opératoire est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques.

    Il est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, car le tabagisme augmente de manière significative le taux d’infection, de phlébite et de troubles cicatriciels.

    L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

    Une atteinte nerveuse avec une perte de sensibilité de la peau (hypoesthésie) peut persister dans la zone opérée.

    Elle disparaît ou s’atténue le plus souvent avec le temps et n’entraîne pas de gêne fonctionnelle.

    Les résultats à attendre d’une ligamentoplastie du ligament croisé postérieur

    L’opération de ligamentoplastie du ligament croisé postérieur permet le plus souvent de faire disparaître rapidement les douleurs, les blocages et les sensations d’instabilité du genou.

    Dans plus de 90% des cas, le sportif retrouve un genou stable avec une amélioration de la fonction.

    Une nouvelle rupture du LCP est cependant toujours possible, en particulier si le programme de rééducation et les consignes post-opératoires n’ont pas été scrupuleusement respectés.

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    Auteur :

    Urgence Sport Paris

    Dr Nabil Najihi,  Dr Philippe Loriaut,  Dr Yohann Knafo,

    chirurgiens orthopédistes et traumatologues du sport spécialisés en chirurgie arthroscopique.

    Image par planet_fox de Pixabay

    adapté de University of the Basque Country, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

    Illustration © Arthrex.com