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Entorse acromio-claviculaire

Le diagnostic d'une disjonction acromio-claviculaire repose essentiellement sur l'examen clinique

Le diagnostic d’une disjonction acromio-claviculaire repose essentiellement sur l’examen clinique.

La disjonction ou entorse acromio-claviculaire se produit lors d’une choc direct sur l’épaule ou d’un traumatisme indirect avec chute sur le bras en extension.

C’est une blessure fréquente dans les sports comme le rugby, le judo, le ski et le cyclisme.

Selon la gravité des lésions et les activités du patient, on préconise soit un traitement conservateur soit une intervention chirurgicale sous arthroscopie.

Dans tous les cas, une immobilisation de l’épaule et une rééducation sont nécessaires pour permettre la cicatrisation des ligaments et  la reprise du sport.

Que ressent-on lors d’une disjonction acromioclaviculaire ?

La douleur est localisée à l’extrémité de la clavicule, mais peut au début irradier dans toute l’épaule.

Il est très difficile ou impossible de lever le bras au-dessus de l’épaule.

On observe un gonflement (oedème) et, dans les cas sévères, une déformation (dite en » touche de piano ») car l’extrémité de la clavicule détachée fait saillie sous la peau.

 

 

Que faire immédiatement en cas de disjonction acromio-claviculaire ?

 

Si l’on soupçonne une disjonction acromio-claviculaire, il faut :

  • arrêter immédiatement l’activité
  • rechercher des signes de gravité (déformation de l’articulation, hématome, déficit sensitif ou moteur …)
  • appliquer le protocole P.O.L.I.C.E. [ voir encadré ]
  • consulter rapidement un spécialiste,
  • si signes de gravité, appeler le 15 ou le 112

P.O.L.I.C.E. : Protection, Optimal Loading, Ice, Compression Elévation,

un protocole pour les premiers soins des blessures du sport.

Protection

pour éviter d’aggraver les lésions, tout en permettant un niveau d’activité nécessaire pour
favoriser la cicatrisation.

Optimal Loading

mise en charge ou en tension progressive pour stimuler le processus de la cicatrisation

Ice

Glaçage pour ralentir le métabolisme des tissus, diminuer la douleur et le gonflement

Compression

pour prévenir l’oedème et diminuer les saignements au niveau de la lésions

Elévation

pour diminuer l’oedème et accoître le retour veineux

remarque : ce protocole évolue selon les étapes de la récupération

 Pourquoi faut-il consulter rapidement un spécialiste en cas de disjonction acromio-claviculaire ?

 

Même si la blessure semble sans gravité, il est important de consulter rapidement un spécialiste qui pourra établir un diagnostic précis et rechercher la présence éventuelle de lésions associées [lien interne ancre].

 

Certaines lésions non diagnostiquées peuvent continuer à s’aggraver, en particulier après un choc violent.

Si une intervention chirurgicale est nécessaire, elle devra être programmée au plus tôt car certains tissus lésés (comme les ligaments rompus) vont commencer à se retracter dans les jours qui suivent la blessure 

 Le concept Urgence Sport Paris permet de diagnostiquer précisément une disjonction acromio-claviculaire avec une confirmation par des examens d’imagerie et de proposer si nécessaire une prise en charge chirurgicale sans délais inutiles.

 

 

Anatomie de l’articulation acromio-claviculaire

L’articulation acromio-claviculaire relie le haut de l’omoplate (acromion) à la clavicule.

Elle est stabilisée par des ligaments (ligaments acromio-claviculaires et ligaments coraco-claviculaires) et par le muscle deltoïde.

 

 

 

anatomiede l'articulation acromio-claviculaire

L’articulation acromio-claviculaire entre le haut de l’omoplate et la clavicule.

disjonction acromio-claviculaire au rugby

Une disjonction acromio-claviculaire se produit lors d’un choc direct sur le moignon de l’épaule

Comment se produit une disjonction acromio-claviculaire ?

Une disjonction acromio-claviculaire se produit lors d’un choc direct sur le moignon de l’épaule : chute, collision contre un autre joueur.

Elle peut aussi résulter d’une chute sur la paume de mains avec les bras tendus.

Les disjonction acromio-claviculaires sont fréquentes dans les sports de contact comme le rugby, en cyclisme, au ski et dans les arts martiaux comme le judo.

disjonction acromio-claviculaire : le diagnostic

Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique.

Lorsque la douleur le permet, il comprend la mobilisation et la palpation de l’épaule blessée.

Des radiographies avec des incidences spécifiques sont nécessaires pour préciser le diagnostic et évaluer la nécessité d’un traitement chirurgical.

Au moindre doute, une IRM sera réalisée afin de rechercher des lésions associées comme une rupture traumatique d’un tendon de la coiffe des rotateurs ou une lésion du bourrelet glénoïdien (SLAP)

 

disjonction acromio-claviculaire de grade 3

Radiographies avec des incidences spécifiques pour préciser le diagnostic de disjonction acromio-claviculaire et évaluer la nécessité d’un traitement chirurgical.

Quel degré de gravité ?

Les 6 stades de la classification de Rockwood selon le degré de déplacement de l’extrémité de la clavicule.


stade I entorse acromio-claviculaire simple distension sans rupture des ligaments acromio-claviculaires.

pas d’instabilité

radiographies de face et de profil normales

stade II

rupture des ligaments acromio-claviculaires

respect des ligaments coraco-claviculaires

léger déplacement supérieur de la clavicule
stade III ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires rompus ascension de la clavicule avec touche de piano marquée
stade IV ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires rompus déplacement de la clavicule vers le haut et en arrière

perte de contact complète entre les surfaces articulaires,

 

stade V

ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires rompus

distance coraco-claviculaire augmentée de plus de 100 % par rapport au côté sain.

stade VI déplacement de la clavicule sous la coracoïde

 

Entorse acromio-claviculaire : quels traitements ?

Dans la plupart des cas d’entorse bénigne (grade 1 et 2), on met en place un traitement conservateur basé sur une phase d’immobilisation suivie de kinésithérapie.

Dans le stade 3, le traitement conservateur ou chirurgical est discuté au cas par cas avec le patient.

En cas d’activité professionnelle ou sportive qui sollicite fortement l’épaule, on pourra proposer d’emblée une solution chirurgicale.

Dans le cas contraire, un traitement conservateur pourra être proposé en première intention. S’il ne produit pas les résultats attendus, un traitement chirurgical sera à envisager secondairement.

Dans les cas de disjonction acromio-claviculaire sévère(entorses de grade 4 et plus) une intervention chirurgicale sous arthroscopie est indispensable pour repositionner correctement la clavicule et permettre aux ligaments de cicatriser sans séquelles.

 

 

Evolution en l’absence d’un traitement efficace

En l’absence d’un traitement efficace, les principaux risques sont de voir s’installer une disjonction acromio-claviculaire chronique avec des douleurs chroniques, une perte de force, une mobilité limitée, une bosse inesthétique  ainsi que le développement d’une arthrose de l’articulation acromio-claviculaire.

stabilisation de la disjonction acromio-claviculaire TightRope

Stabilisation arthroscopique de l’articulation acromio-claviculaire double bouton AC TightRope®

Le but de cette opération mini-invasive sous arthroscopie est de replacer l’extrémité de clavicule à sa place en face de l’acromion.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale associée à une anesthésie locorégionale pour diminuer les douleurs post-opératoires.

  1. Le chirurgien pratique 3 incisions de petite taille pour introduire une caméra vidéo et des instruments miniaturisés dans l’articulation de l’épaule.
  2. Il perce la clavicule et l’os coracoide et met en place le système de boutons en titane et de lien AC TightRope®
  3. En tirant sur l’extrémité libre de l’implant AC TightRope® il rapproche la clavicule de l’acromion puis noue les fils pour assurer le blocage.

L’implant est composé de fils à très haute résistance en polyéthylene (UHMWPE)

Les éventuelles lésions associées peuvent être réparées au cours de la même intervention.

 

 

L’opération en bref

 Délai optimal pour une opération : 5 à 7 jours

Durée : 45 minutes à 1 heure environ

Anesthésie : anesthésie générale ou loco-régionale

Type d’opération : chirurgie arthroscopique

Hospitalisation : ambulatoire (sortie le jour même)

Suites opératoires :

Immobilisation avec attelle : 6 semaines

Kinésithérapie : plusieurs mois, débute à partir de J45 après l’opération

Reprise du volant : à partir de 2 mois

Reprise du travail : J7 (travail de bureau), J60 à J90 (travail physique)

Reprise du sport : 3 à 6 mois selon le type d’activité

 

délais très variables selon les patients et les techniques, donnés à titre indicatif

Disjonction acromio-claviculaire : récupération après l’opération

Disjonction acromio-claviculaire : récupération après l’opération

Combien de temps dure la récupération après une disjonction acromio-claviculaire ?

L’épaule est immobilisée dans une attelle pendant 6 semaines.

La kinésithérapie débute à J45 par une rééducation active aidée pendant 6 semaines

A compter de 12 semaines, le travail de mobilisation et de renforcement musculaire peut commencer.

La reprise progressive du sport peut débuter à partir de 3 mois après l’opération.

Risques et complications

L’opération de stabilisation de l’articulation acromio-claviculaire double bouton AC TightRope® est une opération mini-invasive qui présente peu de risques et de complications spécifiques.

Il s’agit d’une technique arthroscopique mini-invasive ce qui réduit les risques de complications et notament d’infections.

Cependant, comme pour toute chirurgie, certains risques et complications peuvent rarement survenir.

Le plus souvent ils sont sans gravité et régressent en quelques jours.

 

Complications précoces

Les complications postopératoires immédiates sont rares.

Comme toute chirurgie, il existe tout d’abord un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

Un trouble de cicatrisation cutanée peut également survenir, tout comme des brûlures (superficielles) parfois en rapport avec le liquide de rinçage,
chauffé par le fonctionnement des instruments.

L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.

L’infection profonde est exceptionnelle et peut nécessiter une nouvelle chirurgie ainsi qu’un traitement prolongé par antibiotiques.

Fumer est d’ailleurs fortement déconseillé pendant la période de cicatrisation car le tabagisme augmente de manière significative le taux d’infection.

Les consignes de préparation cutanée doivent être soigneusement respectées.

Un caillot de sang peut de façon exceptionnelle se former dans les vaisseaux sanguins du bras (phlébite) avec un risque de migration au poumon (embolie).

Si le risque est jugé important, un traitement anticoagulant préventif sera donné.

Des nerfs ou des vaisseaux sanguins peuvent être touchés pendant l’opération.

Cela peut entraîner des troubles de fonctionnement ou de sensibilité de certaines parties du bras.

Une fracture de la clavicule ou de l’os coracoïde peut se produire rarement.

Complications tardives

Les complications tardives sont représentées par :

  • les raideurs post opératoires douloureuses liées à une algodystrophie ou une capsulite rétractile.

Il s’agit de phénomènes douloureux et inflammatoires avec rétraction de la capsule entraînant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule, encore mal compris.

Le traitement est médical, peut durer de 6 à 18 mois entraînant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur.

Cela peut parfois entraîner une raideur partielle séquellaire.

Leurs survenues, leurs évolutions et les séquelles potentielles ne sont pas prévisibles.

  • la persistance ou de la réapparition de phénomènes douloureux. Ces douleurs peuvent être liées à une calcification des ligaments coraco-claviculaires, une tendinopathie de la coiffe associée ou une ostéolyse de la clavicule
  • Des douleurs séquellaires isolées sans lésion anatomique peuvent néanmoins persister.
  • une perte de force résiduelle ou une récupération incomplète des mobilités articulaires. Une sensation de craquement ou claquement de l’épaule peut persister dans certains cas.
  • Une récidive de la luxation avec ascension de la clavicule par faillite du matériel ou par défaut de cicatrisation ligamentaire.

 

Cette liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut toutefois survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique.

Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce qu’il faut comprendre et accepter avant l’opération.

Les résultats de l’opération

L’opération a d’excellents résultats sur la douleur pour la quasi-totalité des patients.

Près de 95 % peuvent reprendre leurs acitivités au même niveau qu’avant la blessure.

Les complications sont rares et la plupart des patients sont satisfaits des résultats de l’opération.

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Auteur :

Urgence Sport Paris

Dr Nabil Najihi,  Dr Philippe Loriaut,  Dr Yohann Knafo,

chirurgiens orthopédistes et traumatologues du sport spécialisés en chirurgie arthroscopique.

Pixabay.com

Case courtesy of Assoc Prof Frank Gaillard, Radiopaedia.org. From the case rID: 5842

Illustration © Arthrex.com